••Lëtalia ▬ I am your worst nightmare_END

Londres avait forgé cette étrangère, ce bout de femme venue de nulle part, une inconnue dont personne ne connaissait l'identité, pas même elle-même. Cette étrangère était encore jeune, et derrière la saleté des jours de survie, la sagesse habitait encore son visage. Personne ne pouvait dire qui elle était réellement, la seule description qu'ils pouvaient dire de cette jeune fille était l'ombre de la lune dans les rues de Londres. Le jour semblait être son ennemi, la chose qu'elle fuyait le plus, c'est donc quand la nuit prenait possession de la ville, qu'on pouvait voir ce corps frêle de seize années seulement, tituber dans les rues sombres de Londres. Elle était solitaire et orpheline, la jolie blonde prenait garde à ne pas approcher les autres, n'ayant en tête que sa simple survie, personne ne faisait attention à cette ombre mystérieuse, jusqu'au jour ou la beauté de la jeune fille attira l'attention de quelqu'un. Il était son opposé, à peine âgée de deux années de plus que la jeune fille, étant issus d'une famille réputée et respectée. Quand il eut aperçu ses yeux bleus perçant pour la première fois il fut submergé par une curiosité inconnue, un désir de percer le mystère d'un si joli visage. Et ce fut en face de ce regard craintif qu'il lui adressa la parole pour la première fois. Elle était comme un félin méfiant près à bondir à la moindre attaque, un animal sauvage que l'ont devais apprivoiser. Ses cheveux d'un blond doré cachaient une partie de son visage, mais celui-ci reflétait une beauté peu commune. Voyant le mouvement de recule de la jeune fille, il lui tendit la main et murmura « N'aie pas peur... ». Ce ne fut pas cette fois là qu'il put entendre le son de sa voix, ni même les quelques rencontres qui suivirent. Il dut attendre bien plus longtemps...

La jeune fille prénommé Lëtalia, n'a jamais pu apercevoir ses parents, et a été trainée de famille d'accueil en famille d'accueil dès le berceau. La petite n'avait jamais su trouver une famille qui lui correspondait, ou tout simplement qui voulait d'elle, étant une enfant discrète, solitaire et silencieuse. Alors que le scénario se répétait pour la unième fois, la petite était blottie sur le fauteuil dur et inconfortable pendant que les cris de celui qui l'avait accueillie entraient et ressortaient de ses petites oreilles. « Non mais qu'est ce qu'on va bien faire d'elle ! Ce n'est qu'une bonne à rien, une ratée ! » La femme qui l'accompagnait jetais des regards angoissés vers la jeune fille et posa sa main sur l'épaule de l'homme. « Charles s'il te plait calme toi ». Il se retourna sur sa femme et la toisa de son regard mauvais, comme pour la faire disparaitre. « Ne recommence surtout pas ! Je savais qu'elle n'allait pas nous servir ! C'est de ta faute si elle est ici. Regarde là avec ses airs de sainte-ni-touche, elle n'est même pas foutue de dire un mot! ». La jeune fille ne bougea pas d'un millimètre, fredonnant une mélodie, comme si elle était pétrifiée, et pourtant son visage exprimait une sérénité frappante. Ce n'est que le lendemain matin qu'elle partit loin de chez le couple, seule au milieu d'une ville qu'elle ne connaissait pas.

* * *

Il l'avait enlevé des griffes de la misère londonienne, lui avait donné le gout de la vie et avait fait de son existence un conte de fée. Les deux jeunes gens âgés de 18 et 20 ans avaient quitté la ville, le bruit et la foule pour se réfugier dans un petit coin tranquille situé au nord de l'Irlande. Le jeune homme avait appris à connaître Lëtalia, il l'avait relevé de cette misère qu'elle côtoyait depuis son plus jeune âge, l'avait construite. Lëtalia qui était aujourd'hui devenue une femme, était complètement différente et s'était ouvert au monde extérieur, ayant trouvé ce sourire angélique et cette bonne humeur sur son visage.

On dit souvent qu’il faut connaître le malheur pour avoir le bonheur, la vie n’est qu’une succession d’étapes et d’épreuves. La jeune fille était loin d’imaginer connaître un jour le massacre et la sauvagerie de l’homme, dans sa sagesse et son ignorance elle n’avait même pas imaginé une telle chose. Elle avait quitté la misère pour enter dans la barbarie, dans son sommeil agité, le bruit des bombes et des explosifs venait hanter ses songes. Elle sentait la guerre se rapprocher de plus en plus, et plus les pas des hommes se rapprochait, plus elle serait le corps de celui qu’elle aimait, la craintes brillait dans ses yeux, elle était agité et sentait quelque chose, lui ne cessait de la rassurer, de la caresser pour calmer ses tremblements. Elle n’avait personne, mise à part quelques connaissances et celui qui l’avait construite, et c’est cette nuit de décembre, la veille de son anniversaire, qu’elle perdu tout.

Dehors, la nuit était d’une noirceur étrange, le vent soufflait d’une force inhabituelle, comme pour pousser les armes plus vite, pour guider les hommes sur leurs terres. Lëtalia ne trouvait pas le sommeil, cherchant à tâtons le corps de son homme, comme pour se rassurer qu’il était encore là. D’habitude, elle trouvait le réconfort dans ses grands yeux bleus, mais cette fois-ci ils étaient clos. Elle ferma alors ses paupières et tenta pour la unième fois de trouver le sommeil à travers ses bruits sourds qui provenaient de loin. Tous se rapprochaient, elle le sentait arriver, il y avait comme une odeur de souffre, de puanteur et de cadavres. Elle n’aimait pas ça. Tout ce passa très vite, elle n’eut pas le temps de prévoir, ni de réagir, alors que sa main se posa sur le corps chaud du jeune homme, un bruit sourd et proche se fit entendre, le cri déchirant d’une femme, un cri qui voulait prévenir, mais c’était déjà trop tard. Des hommes, du moins ce qui y ressemblait, pénétrèrent dans la chambre des deux jeunes gens, leurs armes à la main et leurs sourires en coin à la vue du corps presque nu de la jeune femme. Un deuxième cri de détresse se fit entendre, mais cette fois-ci c’était celui de Lëtalia, elle se sentit partir, secouée dans tout les sens, sentant les mains salies des hommes sur elle, quand à celui qu’elle aimait, il était là, s’énervant, se débattant, suppliant, des larmes de rages coulaient sur sa joue, mais il n’était rien comparé à des armes à feu. « Laissez là ! Ou je peux vous jurer que je vais vous le faire payer ! » Ils riaient du désespoir, du malheur et de la souffrance, ils prenaient plaisir à faire souffrir. « Alors on se retrouvera en enfer » Et un bruit de fusil retentit dans la pièce. Son corps s’effondra sur le sol sous le cri de rage et de tristesse de la jeune fille. Elle n’avait plus de raison de vivre, de se battre, alors elle se laissa faire comme une poupée de chiffon, des larmes coulant lentement sur ses joues, son âme avait disparut, son corps était comme une coquille vide. Un deuxième coup de feu retentit, la jeune fille ressentit une douleur insupportable dans sa poitrine, une déchirure, son corps était sale, souillé, elle se sentit s’abattre sur le sol dur et froid, se retrouvant seule dans sa souffrance, attendant l’instant ou elle pouvait enfin se reposer en paix. Elle n’attendait plus rien, et pourtant une chose inexpliquée se passa, une douleur encore plus vive que la précédente la submergea, mais cette fois-ci, c’était une douleur différente qui parcourait tout son corps. Elle fut prise de tremblements, de sueurs froides, des goutes perlaient son front et elle tomba dans l’inconscience. Son corps mutait pendant que son esprit était plongé dans une sérénité incroyable, son corps souffrait pendant que son esprit respirait. Après des jours de mutation, elle reprit conscience et ouvrit les yeux dans une clarté paisible. Dehors, elle entendait les oiseaux chanter, la nature revivre. La guerre était finie, et une autre personne habitait son corps.

« Mais…Mais qui êtes vous ? » Il avait ce regard apeuré, jetant des coups d’œil dans chaque coin de la ruelle sombres, cherchant après un indice, une piste, un endroit d’où pouvait sortir cette voix venue de nulle part. Il transpirait, son dos était plaqué contre le mur du fond, ne sachant que faire, ou aller, il était bloqué. C’est alors qu’il aperçu à quelques mètre de lui, la lueur d’une flemme, sur un visage qu’il ne pu distinguer, puis un rond de lumière, celui de la cigarette que l’inconnu venait d’allumer. Il suivait du regard ce point lumineux qui bougeait dans tout les sens, le point se stoppa et s’éclaira de plus belle. Dès cet instant, une silhouette sortit de l’ombre, la cigarette au bout des lèvres, aspirant une bouffée qui semblait être son oxygène. C’était une silhouette de femme, grande et mince, avec de belles jambes élancées. Ses cheveux d’un blonds foncés s’étalaient sur sa poitrine et le long de son dos, dans un mouvement de tête, la jeune femme ramena ses cheveux en arrière. Il resta pétrifié, comme hypnotisé par les yeux bleu de cette femme qu’il connaissait déjà, une fraction de seconde, il eut un regard rassuré, mais alors qu’il distingua l’expression du visage de la jeune femme, il eut de la méfiance dans les yeux, scrutant les moindres gestes de la femme. Elle s’avança lentement, une démarche de félin, un sourire en coin, la jeune femme ne quitta pas son regard, quand elle n’était plus qu’à quelques centimètres de lui, elle s’abaissa, se mettant ainsi au même niveau que celui-ci, qui était affalé contre le sol, avança son visage près du sien et lui murmura « Voyons chéri…Je suis ton pire cauchemar » et la fumée qu’elle avait aspirée précédemment s’échappa de ses lèvres roses. Il ne comprenait pas se qu’il se passait, si la jeune femme était sérieuse ou si elle sortait encore une de ses blague pour lui faire peur, une expression d’horreur s’était figée sur son visage, ne voulant pas comprendre se qu’il entendait là il balbuta « Mais…Pourquoi ? Tu… Lëtalia, c’est bien toi ? ». La jeune femme laissa échappé un soupir d’ennuis, elle commençait à perdre patience et cela se voyais sur son visage, elle s’écarta du visage du jeune homme et leva les yeux au ciel, faisant claquer sa langue sur son palet, se qui provoqua dans la ruelle, un résonnement sonore. « Qu’est ce que vous pouvez être naïf, vous, les hommes ! Il est tellement facile de vous faire croire des choses…Vous êtes si… Aveuglé par la beauté, obsédés par le sexe féminin. C’est presque pitoyable. » La jeune femme replongea ses yeux bleus dans celui du jeune homme et l’expression de son visage changea subitement, on pouvait presque croire que de la douceur émanait de son regard. Elle effleura le visage du jeune homme de ses doigts fin et les glissa jusqu'à son cou. « Il est tant d’arrêter notre jeu chéri, et enfin passer aux choses sérieuses tu ne penses pas ? » Le jeune homme se laissa faire, il était bien trop hypnotiser par cette beauté pour tenter quelque chose. Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme et elle pencha son visage contre son cou, respirant son odeur comme un plaisir enfui. C’est alors qu’elle colla sa bouche contre son coup et que ses dents percèrent la chair du jeune homme. Son regard se vida de toute expression et cette lueur de vie s’éteignit après quelques minutes, quand le sang dont il avait besoin pour vivre se vida.

Ce n’était pas un besoin pour la jeune femme, mais c’était pour elle un plaisir. Un plaisir de jouer avec ses hommes qui l’avaient tant fait souffrir, de leur ôter la vie comme ils avaient ôté celle de l’homme qu’elle aimait. Elle prenait plaisir à les manipuler, jouer avec eux avant de les tuer, ils étaient des marionnettes qu’elle contrôlait comme personne. Elle avait hérité de cette beauté surhumaine, de cette capacité à boire du sang, de cette audace, cependant elle n'était pas un vampire, ni même un humain, elle était devenue un hybride. Cette transformation physique n'était pas la seule chose qu'elle avait obtenue de sa blessure, elle avait également subit une transformation mentale, une mutation qui s'était construite avec les blessures morales qu'elle avait eu depuis sa tendre enfance. Aujourd'hui elle n'était plus cette femme timide, réservée et généreuse, mais elle était provocatrice, manipulatrice, sadique, et extrêmement dangereuse. Elle n'hésitait pas à ôter la vie à pleine main, à faire souffrir et à torturer l'homme qu'elle aurait eu sur sa ligne de tir. Elle était presque devenue un monstre, et ce monstre avait été construit par la bêtise humaine.